Le tympanon,
doucemelle ,est un
instrument de musique du
Moyen-Orient appartenant à la famille des
cithares sur table. Il s'agit d'un
instrument à cordes frappées, tout comme le
cymbalum ou le
piano apparus plus tard, dont il est l'origine commune. On peut aussi le classer comme
instrument de percussion mélodique. On en joue en effet à l'aide de deux petits marteaux (
mezrab en persan ou en turc) placés entre les doigts.
L'étymologie du terme est complexe et sujette à nombre de controverses
1 : il semble dérivé du
grec ancien psallo (« frapper ou chanter »), de l'
hébreu psantîr ou de l'
araméen psantria (dont le
psaltérion a hérité), mais on a aussi tenté de le faire dériver du
persan ou du
sanskrit (
sau-târ signifiant « cent cordes »
3). Sa graphie est tout aussi instable et variée en vertu du caractère aléatoire des transcriptions.

Sans doute très ancien (peut-être
assyrien selon certains auteurs contestés
4), ses premières traces écrites ou picturales sous sa forme actuelle ne datent que du
XIIe siècle, notamment dans un poème de
Manûchehri5 et sur le bas-relief en ivoire d'origine byzantine, servant de couverture au manuscrit
Egerton reçu en 1131 dans le
Royaume franc de Jérusalem6. Il disparaît alors dans le haut Moyen Âge sans qu'il soit possible de déterminer précisément sa migration. Il réapparaît en effet sous des noms et des formes variés, sa légèreté alliée à des dimensions réduites lui ayant permis de faire partie des instruments migrateurs, adoptés tant par les musiciens itinérants, Tziganes ou Juifs (qui le jouent en le portant en bandoulière), que par les musiciens savants (qui le jouent assis).
Il ne faut le confondre ni avec le
qanûn, qui est une
cithare orientale se jouant avec les doigts munis d'onglets en pinçant les cordes, ni avec le
sintîr qui est un luth maghrébin.