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jeudi 31 mars 2011

L'ALA BOHEMICA


Cet instrument de l'an mil qui n'est représenté que deux fois dans l'univers médiéval,
ressemble beaucoup à une cythare. Elle est représentée avec des anges la tenant dans les bras: la sonorité céleste de cette ala bohémica nous fait comprendre pour quelle raison elle est représentée avec des anges.

Elle est de la famille du psaltérion qui apparaît dans l'iconographie au XIIe siècle, avec un rôle d'instrument d'enseignement.
L'ala bohémica désigne en fait certaines
cithares sur table aux formes variées : des noms spécifiques peuvent être attribués à certaines d'entre elles ( michanon, ... ).
Quelle que soit sa forme, le principe est toujours le même : les cordes, plus ou moins longues, sont tendues au dessus d'une caisse de résonance plate et sont pincées, en général avec un plectre.  
Au XIIIe siècle, il devient un instrument à part entière. S'il  continue à être représenté jusqu'au début du XVIe siècle, il semble qu'il ait été alors de moins en moins utilisé.
Les cordes sont probablement en métal.
A partir du XIVe siècle la forme dite en "groin de porc" se généralise.
L'instrument est toujours creusé dans une planche épaisse.



REMARQUE
L'instrument à cordes métalliques frottées à l'archet
et de forme triangulaire n'est en rien médiéval : il est une pure invention du XXe siècle!


LE REBEC



Le rebec (selon une version, mot d'origine arabe: رباب - rabāb) . Selon certains, il fut probablement introduit entre le XIIesiècle et le XIVesiècle en Europe par les Maures à travers l'Espagne. Le terme rebec apparaît pour la première fois en 1379 dans "Le bon berger" de Jean de Brie. Il se distingue du rabel espagnol par sa caisse bombée.Sa forme rappelle bien davantage la lyra grecque existant dès les débuts de l'Empire byzantin. C'est un instrument à cordes frotées et monoxyle, c'est-à-dire creusé dans une seule masse de bois, comme le rebab arabe. Doté d'une caisse de résonance piriforme et au dos bombé, sa taille peut varier.

En plus d'une table d'harmonie percée de deux ouïes, mais pouvant possèder aussi une teble d'harmonie en peau, il est monté de deux, trois ou quatre cordes en boyau.Issu de la rubeba à deux cordes jouée sur les genoux (influence arabe) décrite par jérôme de Moravi, le rebec va adopter en Occident une tenue avec les bras (contre la poitrine ou sur l'épaule) mais on retrouve aussi une position de jeu a l'orientale comme dans les cantigas.

L'ORGANISTRUM



Instrument savant destiné à l’enseignement, l’organistrum regroupe un grand nombre de nouveautés technologiques du XIIè siècle.
Il matérialise deux inventions importantes : l’archet perpétuel, (la roue), et le clavier adapté à un instrument à cordes.
Pour faire fonctionner l'instrument, deux personnes sont nécéssaire, une personne soulève des petites tirettes appelées « clefs » pendant qu'une seconde personne actionne la manivelle et chante.


Ces innovations, attestées à partir de l’an 1100, sont une réponse nouvelle aux besoins de diffusion de l’apprentissage du chant religieux. L’archet perpétuel permet de donner sans interruption la note « basse » soutenant les longs mélismes.
Les trois cordes permettent les formes de polyphonies romanes : l’organum ou diaphonie, encore appelée déchant.

mardi 29 mars 2011

LA VIELE A ARCHET


La vièle à archet est apparue au XIe siècle et a connu des dimensions et des formes diverses. Piriforme (en forme de poire), en forme de huit, ovale, elle prend au fil du temps une échancrure, pour laisser passer l’archet. Elle peut disposer de deux à cinq cordes.Jérôme de Moravie, dominicain vivant au XIIIe siècle, a transmis une description détaillée de la vièle de son temps, qui pour lui devait être monté de cinq cordes.  Le chevalet étant plat, la mélodie dispose de peu de marge au profit du bourdon qui servait à accompagner la voix.

De tous les instruments à cordes frottées du Moyen Âge, la vièle à archet jouie d'un prestige inégalé, elle exige de son propriétaire la plus grande habileté de sa part. Elle est l'instrument de prédilection des «joglars» "des jongleurs", car ce sont eux, qui interprétait la poésie des trobadors. Mais, avant cette époque, on trouve des représentations de cet instrument qui ne lui donnent que quatre cordes, C'est aussi la remarque de M. Fétis (origine et transformations des instruments à archet 1856) qui avance que le nombre des cordes de la vièle était variable de trois à cinq cordes, du XIe au XIIIe siècle, époque où le nombre de cinq cordes est fixé définitivement. Les bons «joglars» étaient fort estimés pendant le Moyen Âge.

La vièle que nous avons fait réaliser ci dessus est un modèle semblable a l'enluminure ci-dessus et a celle de puivert qui en attestera l'usage encore de cette forme courant  XIVè siècle, elle possède une sonorité, chaude,râpeuse,ronde,profonde,que peux de luthiers arrivent a restituer de nos jours, car trop influencé par le violon qui en découle et des musiciens trop souvent de formation violoniste, influe sur des facteurs qui font que nous pouvons douter de la véracité historique de leurs instruments ainsi que de leurs sonorité...

pour mieux comprendre l'univers du trobar et des évènements politiques du midi cliquez sur ce lien vidéo:

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